En une dizaine d’années, les revenus illégaux liés au travail forcé dans le monde ont augmenté de 64 milliards de dollars, soit plus d’un tiers, déplore l’Organisation internationale du travail dans son dernier rapport
Les revenus illégaux liés au travail forcé dans le monde atteignent 236 milliards de dollars par an. C’est ce que révèle un rapport publié ce mardi 19 mars, à Genève, par l’Organisation internationale du travail (ou OIT). En une dizaine d’années, les revenus générés par le travail forcé dans le monde ont de plus d’un tiers, soit environ 64 milliards de dollars. Ce trafic rapportait aux criminels plus de 8200 dollars par victime. Désormais, ce chiffre se rapproche des 10 000 dollars.
Par région, l’Europe et l’Asie centrale arrivent devant. Elles rassemblement près de 85 milliards de revenus illégaux, devant l’Asie/Pacifique à 62 milliards, le continent américain à plus de 50 milliards, l’Afrique à 20 milliards et les Etats arabes à 18 milliards. Elles sont également premières sur le rapport des profits par victime, devant les Etats arabes.
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L’exploitation sexuelle forcée constitue deux tiers du total des revenus illégaux, alors même qu’elle ne rassemble qu’un peu plus d’un tiers des victimes de travail forcé. Cette différence s’explique par la valeur du trafic sexuel pour les criminels. Chaque personne rapporte plus de 27 000 dollars, contre plus de 3500 seulement pour d’autres travailleurs forcés.
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En 2021, 27,6 millions de personnes ont été victimes de ce problème à un jour donné. Elles «sont soumises à de multiples formes de coercition, la rétention délibérée et systématique des salaires étant l’une des plus courantes», affirme le directeur général de l’OIT Gilbert Houngbo. «La communauté internationale doit s’unir d’urgence» face à cette situation, pour protéger les droits des travailleurs, ajoute-t-il. Et le rapport, qui porte sur le secteur privé, d’appeler à étendre le dispositif pour lutter contre le travail forcé et de poursuivre les responsables.